C’est par un temps peu clément, surtout pluvieux que nous nous retrouvons à TOTES en ce Dimanche 8 Mars pour notre traditionnel Tour de Manivelle. Accueil au top : Café bien chaud, jus de fruit, le tout accompagné de chouquettes que nous avaient préparés Catherine et Jean Luc organisateurs de cette sortie le tout sous un petit barnum.
Après avoir pris un peu de chaleur en même temps que nos retrouvailles, nous nous engageons pour un circuit de campagne qui nous mènera jusqu’au restaurant L’ AUDACE à la sortie de FORGES LES EAUX.
Là, pause déjeuner que nous apprécions d’autant plus que dehors il pleut des cordes.
Une accalmie nous permet ensuite de reprendre nos voitures pour l’activité de l’après midi : Visite du Musée de la Résistance et de la Déportation à FORGES LES EAUX.
Ce musée a été créé en 1986 par Madeleine et Marc PERRIN résistants qui seront dénoncés, arrêtés, séparés, torturés, déportés pendant 27 mois dans les camps nazis avant de se retrouver lors de leur libération à l’hôtel LUTECIA à PARIS, ainsi que par Madeleine et Roger CRESSENT résistants au cœur du Pays de Bray.
Au rez-de-chaussée, on trouve la France et son empire dans la guerre, les alliés, le débarquement de DIEPPE, la Meuse, la bataille de NARVIK au printemps 1940, l’appel du 18 juin 1940, l’Allemagne nazie, VICHY et la collaboration….
Egalement au rez-de-chaussée, le visiteur découvre les innombrables crashs d’avions survenus durant la seconde guerre mondiale au cœur du Pays de Bray. Des morceaux d’avions crashés (B17, Spitfire…) des photos de pilotes dont certains trichaient sur leur âge et n’avaient que 17 ans, mais aussi des objets et des témoignages de ceux qui l’ont vécu retracent l’histoire de plusieurs appareils. Entre 1940 et 1945 il y eut 104 crashs d’avions dans le Pays de Bray, chaque histoire est différente, chaque émotion est unique.
Devenu directeur d’école et secrétaire de mairie à NESLE HODENG en 1942, Roger CRESSENT et son épouse Madeleine entrent alors dans la résistance active. Commence alors une longue activité clandestine. A partir de 1943, Roger CRESSENT commencera à organiser le rapatriement des aviateurs alliés rescapés du crash de leur avion vers l’Angleterre.
Au premier étage, nous nous plongeons dans la vie quotidienne des français sous l’occupation. La TSF (écoute des messages codés), les femmes agents de liaison, les tickets de rationnement, la débrouillardise, les roues de vélo en bois, les robes de mariée confectionnées avec le tissu des parachutes…. Le quotidien des Normands s’adaptent à la guerre. Et parmi eux il y a les réseaux de résistance. Ces hommes et ces femmes de l’ombre qui récupèrent et cachent les aviateurs tombés du ciel avant de les exfiltrer vers l’Angleterre.
Une partie importante du musée nous donne ensuite rendez vous avec le plus émouvant des récits, celui de la Déportation. On y découvre de véritables tenues d’époque avec les photos des déportés tous originaires de Normandie.
Mais aussi un tatouage unique au monde, légué à sa mort par un ancien déporté Pierre NIVROMONT matricule 186140. En mémoire de ses camarades déportés comme lui à AUSCHWITZ ainsi que dans les autres camps, afin que ce souvenir du tatouage de leur matricule sur la peau de leur avant bras ne disparaisse pas à jamais, celui-ci a tenu à sa mort à faire don de ce morceau de peau au Musée de la Résistance et de la Déportation de FORGES LES EAUX. De retour de déportation Pierre NIVROMONT sera ensuite vétérinaire à PAVILLY.
Que dire également de ces objets (jeux de société fabriqués avec de la mie de pain, carte de Noël…) tous confectionnés en captivité au cœur de l’enfer des camps de concentration. Le récit des victimes et notamment celui des femmes ne peut laisser personne indifférent.
Notre visite intéressante avec une guide passionnée s’achève ainsi nous laissant dans la tristesse de ces années de guerre. Ces héros à qui nous devons notre liberté.
Nous aurons également une pensée pour notre ami Claude DUBIGNY décédé quelques jours plus tôt qui était un passionné d’histoire et notamment de la seconde guerre mondiale qui aurait été très intéressé et particulièrement heureux de cette visite.
Merci encore à nos organisateurs du jour Catherine et Jean Luc.
En nous quittant nous ne savions pas encore que ce Tour de Manivelle allait être suivi d’une terrible épreuve pour la France due au coronavirus COVID 19 et que nous n’étions pas prés de nous revoir….
Rozanne et Roland FAUCHOIS