Samedi 16 Juillet 2022, nous avions été invités par l’association « Les Amis de Bourvil » à prendre part à leur grande parade scénographique, au cours de laquelle ils ont rejoué les scènes cultes du film « Le Corniaud », célèbre comédie de Gérard Oury en 1965 interprétée à l’époque par Bourvil et Louis De Funes.
Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas ou ne se remémorent pas très bien l’histoire :
Antoine Maréchal, petit commerçant à Paris, s’apprête à partir en vacances en Italie, lorsque sa 2cv est réduite en miettes par la luxueuse voiture du coléreux Saroyan, directeur d’une importante maison d’import-export. D’abord de mauvaise foi, Saroyan reconnait soudain ses torts et offre à Maréchal, le voyage Paris – Naples en avion lui proposant de revenir à Bordeaux avec la Cadillac d’un de ses amis. Saroyan, est en réalité un important gangster qui pense avoir trouvé le naïf idéal pour transporter diamants, lingots et drogues cachés dans la luxueuse voiture. Mais une bande rivale poursuit Maréchal et tente de s’approprier le butin….
Voulant mettre en scène un spectacle itinérant entre plusieurs communes du Pays de Caux, l’association « Les Amis de Bourvil » nous avait contacté, ainsi qu’un autre club de véhicules de collection, pour constituer un cortège de véhicules anciens qui accompagnerait donc la fameuse Cadillac Deville décapotable. Plusieurs de nos adhérents avaient répondu à cet appel et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas regretté leur journée.
En ce samedi 16 Juillet 2022, nous nous retrouvons donc sur la Place de l’Hôtel de Ville de Doudeville sous un ciel bleu, un soleil au zénith et les caméras de FR3 Normandie. A 10h sous l’œil de leur réalisateur du jour, les bénévoles de l’association, qui ont enfilé leurs costumes de comédiens, prennent place pour nous présenter leur reconstitution des deux premières scènes dont bien sûr celle du début du film qui reproduit l’accident et la destruction quasi complète de la 2cv avec la célèbre réplique de Bourvil : « Bah maintenant, elle va marcher beaucoup moins bien, forcément ! »
S’enchaine alors la deuxième scène, où Saroyan invite Maréchal dans son bureau parisien pour lui faire part de son offre et lui remettre le billet d’avion pour rejoindre Naples, le tout accompagné par un bon verre de Scotch et un bon gros cigare. Les spectateurs qui s’étaient réunis en nombre sur la place sont ravis et impressionnés par la réalité de ces reconstitutions tel qu’en témoignent leurs nombreux applaudissements.
Puis le cortège d’environ 25 voitures prend la direction de Saint-Laurent-en-Caux, où là encore devant un public nombreux sont rejoués deux autres scènes : celle de la station-service ainsi que celle du barbier et de sa fiancé la manucure à l’hôtel de Naples.
Après cette seconde halte, nous mettons le cap sur le village de Bourville. Devant la mairie et la très belle stèle mettant à l’honneur Bourvil, les comédiens amateurs endossent à nouveau le costume de leurs personnages respectifs pour le plus grand plaisir d’une foule toujours aussi nombreuse.
Mais les aiguilles de l’horloge tournent et nous sommes donc invités à nous restaurer dans la salle des fêtes du village où un très bon plateau repas nous est servi.
Après le repas nous rejoignons nos véhicules respectifs pour reprendre notre parcours en Pays de Caux. Cette fois ci direction Saint-Pierre-le-Viger pour deux nouvelles scènes : La grande bagarre dans le jardin public avec la bande rivale ainsi que celle de De Funes dans le garage napolitain réparant les outrages subis par la carrosserie de la Cadillac devant le regard médusé du garagiste et de son fils.
C’est également le lieu du siège de l’association « Les Amis de Bourvil » qui propose donc aussi sur place une petite exposition sur l’histoire du film « Le Corniaud » et de son tournage. Le public est là encore aussi nombreux et toujours conquis par le spectacle proposé.
Nous partons ensuite direction Angiens, où nous est à nouveau proposé deux scénettes dont notamment la fameuse scène du camping et des douches communes. Douches où De Funes se trouve confronté à un autre campeur bodybuilder à la musculature très développée sans commune mesure avec celle de De Funes, qui essaye bien de prendre les mêmes postures, mais avec toutefois pas les mêmes résultats ! Les spectateurs sont ravis au point que la scène est rejouée deux fois de suite.
Après cet épisode rafraichissant, nous mettons le cap sur La Gaillarde où pour les besoins du film, la route traversant le village a même été bloquée à la circulation. Deux nouveaux épisodes y sont reconstitués, dont notamment celle où Bourvil voulant se faire prendre en photo sur la corniche se retrouve précipité à la mer. Mais aussi une scène qui finalement a été coupée lors du montage du film, faisant intervenir exclusivement l’actrice Michèle Morgan ainsi que De Funes qui avait exigé cette séquence, trouvant que le film faisait la part trop belle à Bourvil. Ah l’égo des acteurs……
Le convoi quitte La Gaillarde en direction de notre septième destination Fontaine-le-Dun, étape finale de notre parade où la musique de Doudeville La Renaissance offre un concert aux très nombreux spectateurs pour les faire patienter. Deux nouvelles scènes sont alors proposées, celle du poste frontière à Menton ainsi qu’une grande parade finale de tous les véhicules avec également l’arrestation de Saroyan et de ses complices.
Le public est ravi à la grande satisfaction de tous les bénévoles comédiens d’un jour de l’association Les Amis de BOURVIL qu’il faut longuement féliciter pour tout le travail accompli depuis plusieurs mois et ce très bel hommage rendu à notre grand artiste cauchois fortement attaché à ses racines locales. Je dois dire que si j’ai fortement apprécié la performance de l’ensemble de ces acteurs amateurs, j’ai été littéralement scotché, et je ne suis pas le seul, par le comédien qui avait enfilé le costume de De Funes. De par ses mimiques, sa façon de parler et sa gestuelle, en fermant les yeux on se serait vraiment cru en face de l’original !
A l’issue de cette journée unanimement appréciée par nous tous, nous avons partagé un petit cocktail dinatoire qui nous a permis de prolonger encore un peu plus cette très belle journée.
« Les Amis de Bourvil » ayant monté un film retraçant cette épopée du Corniaud en Pays de Caux, nous avons été conviés quelques semaines plus tard à assister à la projection de ce film sur grand écran au cinéma du casino de Saint-Valéry-en-Caux. Ce fût donc un réel plaisir de revoir toutes les images de cette belle journée rassemblées dans un film super bien réalisé, là aussi félicitations à l’équipe des cinéastes amateurs membres de cette association.
Dominique RAGOT