ASCENSION DECALEE – SORTIE EN VAL DE LOIRE

Mardi 14 Mai :
Pour la première fois nous avons dérogé à la coutume, notre sortie printanière de 4 jours ne se déroula pas sur le pont de l’Ascension, mais la semaine suivante. Les raisons en sont simples : plus de facilités dans les hôtels, les restaurants et aussi pour les visites. La circulation est plus fluide et les tarifs « théoriquement » plus abordables. De plus la très grande majorité des membres du club fait partie de la joyeuse classe des retraités. Donc que des paramètres positifs pour faciliter l’organisation.
Notre président nous a donné rendez-vous à 9h30 au « Mamax Café » au Neubourg. Quelques voitures ont déjà fait le trajet en groupe depuis le Pont de Brotonne. Après la brioche et le café traditionnels, nous retrouvons nos véhicules pour y installer de très jolies plaques de rallye offertes comme d’habitude par la Sté Romanex. Un grand merci à Hervé Irvoas qui malheureusement n’est pas des nôtres.
A 10h30, nos 12 voitures et les 23 participants ont hâte de démarrer pour cette belle virée, malgré un ciel ombrageux et une température un peu frisquette ! Ça démarre fort…. L’équipe Sylvie / Agnès dans leur Mini a besoin d’une petite poussette pour quitter le parking…Mais on y croit ! Nous traversons Conches-en-Ouche, Breteuil, Verneuil-sur-Avre sur de longues lignes droites. A midi, nous parvenons à l’Auberge « La Pomme de Pin » à Senonches. Une fois nos voitures bien alignées dans le parc du restaurant, nous pouvons nous attabler dans ce bel établissement. C’est le début des agapes pour 4 jours, un excellent déjeuner nous est servi, les mets sont raffinés avec un service rapide.
Deux heures plus tard, nous remontons dans nos voitures. Il nous reste une bonne centaine de kilomètres à parcourir pour rejoindre notre lieu de séjour.
Nous nous régalons de beaux paysages par les forêts verdoyantes du Gatinais. Les plus observateurs ont même admiré de nombreux faisans. Dans le Perche, nous traversons le village typique de Fraze avec sa belle église et son superbe château fort, un peu détruit pendant la guerre de cent ans et remplacé au XVème et à la Renaissance par d’autres magnifiques édifices.
Vers 17 heures, nous arrivons à Meung-sur-Loire (prononcer « Main »). Après un arrêt carburant au Super U du coin, nous rejoignons le Best Western « La Porte des Châteaux » qui sera notre base pour les 3 nuitées. Le restaurant « Le Carrousel » qui jouxte l’hôtel va nous rassembler le soir même. Nous y partageons un apéritif bien mérité ainsi qu’un diner convivial.
Des anecdotes drôles et savoureuses de quelques sorties organisées par le club sont évoquées. Bien sagement cependant, nous rejoignons tous nos pénates peu après 22h. Notre chef nous a prévu le départ pour 8h15 le lendemain matin, ça va piquer pour certains !

Mercredi 15 Mai :
Levée difficile pour certains, heureusement un petit déjeuner copieux met tout le monde de bonne humeur. Après les vérifications d’usage, les chauffeurs s’appliquent à effacer toute l’humidité de la nuit et nous voilà partis pour notre première visite.

Nous enjambons la Loire pour nous rendre à quelques kilomètres de là à Cléry-Saint-André, où une guide indépendante nous attend pour la visite de la Basilique Royale Notre-Dame. Mais le mauvais œil frappe le cabriolet 306 rouge. Nadine bricole avec la boite de vitesses, au grand dam de Jean Pierre !

Retournons à notre visite : Depuis le Moyen Age, les pèlerins empruntant « le chemin de Tours » pour se rendre à Saint Jacques de Compostelle (70 jours de marche quand même), faisaient étape à Cléry afin de se recueillir dans une petite chapelle devant une statue de la Vierge découverte en 1280. C’est le commencement de ce qui deviendra plus tard la basilique. Philippe Le Bel entreprendra de remplacer cette chapelle et plus tard en 1339, Philippe VI de Valois posera la 1ére pierre de l’édifice. En 1428, pendant la guerre de Cent Ans les anglais ravagent la collégiale ne laissant que la tour du clocher. Vers
1450, elle sera reconstruite par Dunois, seigneur de Beaugency et fidèle compagnon de Jeanne d’Arc.

Dix ans plus tard, Louis XI multipliera les donations et proclamera l’église « Chapelle Royale » après la victoire de Montlhéry en 1465, d’où la présence de son tombeau dans l’Eglise. La guide, qui semble pressée d’en finir avec nous, nous montre toutefois la crypte où les cranes de Louis XI et de sa femme, Charlotte De Savoye, sont exposés. Nous devions quitter les lieux vers 10h15, mais la Peugeot est bien en panne. Nadine est décomposée…
Après un appel à l’assistance, un dépanneur (ou une « dépanneure », le débat n’est pas encore totalement tranché…) arrive rapidement pour emmener « la petite rouge » sur plateau dans un garage près d’ici. Vont-ils pouvoir réparer la panne et surtout trouver les pièces ??? Les propriétaires vont devoir poursuivre l’aventure en covoiturage à bord de la Traction de leurs amis.

Une autre visite est prévue ce matin au Château de Meung-sur-Loire. Une fois nos voitures bien mises en valeur sur le parvis du château, Marie notre guide intéressante et bien sympathique va nous combler avec ses anecdotes et nous apprendre des tas de choses, notamment sur la vie courante de ses habitants au cours des siècles.

Un peu d’histoire : Déjà le nom de Meung-sur-Loire , vient de l’ancien nom Magdunum, d’où le G final. A l’époque de Clovis, un homme du nom de Liphard arrive sur les bords de la Loire et y fonde un ermitage. Plus tard, une résidence y succédera pour héberger l’Evêque d’Orléans qui y rendra justice. Elle ne va cesser de s’agrandir. La façade est toujours médiévale et au XVIIIème on construit la façade Sud, donnant sur le parc en conservant une certaine symétrie. Les 2 grandes tours vont unifier le corps central et les 2 ailes attenantes.

Notre charmante guide nous fait remonter le temps en parcourant les différentes pièces : La Salle des Armures, la Chapelle Néo-Classique, la Salle de Comédie, le Fumoir, la Lingerie qui vient du mot lin, les différentes Chambres, la Bibliothèque, le ventre du château : la Cuisine et enfin une Salle de bain avec douche ce qui était très moderne à l’époque et un luxe extrême. Les Evêques d’Orléans étaient en avance sur leur temps : électricité, chauffage par canalisations, douche…etc… ils n’avaient certainement
pas fait vœu de pauvreté !

A 13h, retour à notre camp de base où nous nous attablons au Carrousel pour un très bon déjeuner.

Après le repas, notre quête de découvertes se poursuit dans un lieu insolite, chargé d’histoire dans le petit village de Baccon pas très éloigné de Meung : Nous y découvrons une des rares Tours du Télégraphe Chappe encore debout après 2 siècles d’existence. En 1793, la France s’était dotée du premier réseau de communication grâce au télégraphe aérien inventé par Claude Chappe. Ce réseau, centralisé sur Paris, couvrait les frontières du Nord, de l’Est et de l’Espagne, soit 5000 km à son apogée émaillé de 400 tours distantes d’environ 8km chacune. D’abord réalisées dans un but militaire, celles-ci
permettaient d’envoyer un message de Paris à Lille en 1h30, de jour et par bonne visibilité. C’était le seul point faible !

Il ne reste que 20 tours gérées par des bénévoles passionnés. Celle de Baccon a été restaurée en 2004.
Puis en traversant la rue, nous avons découvert un petit musée très bien fourni. Il évoque l’évolution des moyens de communication jusqu’à l’apparition de l’électronique et des ordinateurs. Pour finir une salle est dédiée aux trouvailles archéologiques d’un amoureux de la paléontologie locale.

En fin d’après-midi, nous visitons les Jardins de Roquelin, spécialisés dans les roses anciennes. Beaucoup de femmes vont succomber et rentrer les bras chargés de magnifiques rosiers, parfumés ou pas, mais qui normalement feront le bonheur de nos jardins. Puis retour à notre hôtel, et comme la veille nous terminons la soirée autour d’un bon repas dans une ambiance toujours aussi chaleureuse.

Jeudi 16 Mai :
Ce matin, nous devons encore compter sur notre réveil, le départ étant programmé pour 8h15 comme hier. Après passage au buffet petit déjeuner de l’hôtel, nous sommes prêts à nous rendre dans l’une des 4 dernières tuileries artisanales de France. Escarpins déconseillés et baskets fortement recommandées vu l’endroit où nous allons.
Top départ pour les 11 voitures, pour la douzième des nouvelles sont attendues dans l’après-midi, nous croisons les doigts ! Direction Ligny-le-Ribault où se déroule notre première visite matinale sous un ciel clément :

La Tuilerie de la Bretèche. Après une petite trentaine de kilomètres, nous rangeons nos anciennes dans la cour parmi le matériel de l’entreprise. A 9h, Myriam l’employée qui va être notre guide nous attend. Elle nous présente les lieux, une affaire familiale depuis 1890 date à laquelle fut construit le premier four. Pourquoi ici ? Tout simplement parce qu’une carrière d’argile se trouve juste à proximité dans la forêt.
L’extraction de la quantité d’argile se fait 1 fois par an, sous contrôle de la DREAL, avant d’être stockée ensuite sur site près de la chaine de production. Entre 7 et 10 personnes travaillent sur le site.

L’argile est ensuite désagrégée, broyée, malaxée puis poussée dans une filière qui la met en forme. Les ébauches sont ensuite pressées et mises aux séchoirs pour 5 semaines. Une fois séchés, les produits seront placés dans un four pour une cuisson au bois, il faut compter 10 stères par jour par four et il y a 4 fours !

Puis dans un autre bâtiment, nous allons admirer les produits finis dont certains sont émaillés. Avant 2021, la tuilerie sous traitait avec un potier céramiste indépendant qui travaillait chez lui. A son départ en retraite, l’entreprise a racheté tout son matériel et un céramiste architectural travaille dorénavant pour eux sur site. Il nous explique son travail et nous montre quelques réalisations : des mitres de cheminée pour Versailles, différents carrelages pour des châteaux, de magnifiques tuiles pour la restauration du toit d’un célèbre cinéma parisien « La Pagode » et des Tégulaes (tuiles plates) pour le château de Chambord où pas moins de 200 tests seront nécessaires pour obtenir la couleur désirée. Cet homme travaille surtout pour les monuments historiques, mais parfois aussi pour des particuliers … argentés !
Il faut dire que son travail est remarquable. Quant à la tuilerie sa production de base ne concerne aussi que des réalisations sur commande, vous ne trouverez donc pas ses produits dans vos magasins de bricolage.
Après cette visite passionnante, dont les manteaux et vestes de certains ne sont pas ressortis totalement immaculés, nous devons poursuivre notre chemin pour une autre découverte.
C’est en passant devant le majestueux Château de Chambord que nous nous rendons à La Ferme de la Maugerie pour notre seconde visite du matin. Quelques kilomètres et nous sommes accueillis par les propriétaires des lieux. Ils ont plusieurs cordes à leur arc : Chambres d’hôtes, moniteurs d’autogires, élevage de chevaux américains et de chèvres à laine. C’est cette dernière activité que nous découvrons.
40 chèvres, plus 7 petits nés 15 jours auparavant nous font craquer. Toutes ces chèvres angora ou chèvres « moutonnées » sont tondues 2 fois par an. Les fibres récoltées ont 15cm de long : petits, adultes et vieux, tout le monde passe sous la tondeuse ! Selon l’âge de la chèvre, la laine pourra être utilisée pour des emplois différents. Par exemple, la laine des vieilles chèvres va être filée et tricotée pour confectionner des chaussettes de randonnée. Selon la race de la chèvre, on obtiendra du Mohair ou du Cachemire. Il faut savoir que la laine de ces chèvres a de nombreuses qualités : la fibre naturelle respire, elle ne prend pas les odeurs, elle est solide et a donc besoin de moins de lavages. La visite se termine par le passage obligé à la boutique pour le plus grand plaisir des dames : achat de pelotes de laine, tours de cou, chaussettes, châles…etc.. Tandis que les messieurs discutent voitures avec le propriétaire.
En route, pour le Restaurant « Le Pinocchio » à Cheverny, chemin faisant nous admirons à nouveau le Château de Chambord, peu fréquenté cette semaine après le rush de l’Ascension. Une petite demi-heure plus tard, nous garons nos voitures sur le parking place de l’église qui nous est réservé pour l’après-midi. Le Pinocchio, situé juste en face l’entrée du célèbre château, est tenu par un certain « Raoul Volfoni » (les cinéphiles feront le rapprochement avec le film Les Tontons Flingueurs) qui va nous réserver bien des surprises, et pas uniquement culinaires comme nous pourrons le découvrir en soirée !
Le repas pris dans la salle attenante est plus que correct et relativement rapide. Nous pouvons donc nous rendre ensuite dans l’immense parc du Château de Cheverny en attendant la visite guidée prévue à 16h.

Le soleil s’invite lors de la découverte de ce très beau parc, agrémenté d’arbres remarquables. On peut y voir un grand chenil qui accueille une meute de plus de 100 chiens, des beagles. Nous nous attardons un peu dans le Jardin Bouquetier et profitons du parfum des roses. Mais le temps file et nous ne pouvons jouir de tous les trésors du parc qui s’étend sur 20 hectares.

Pourtant une dernière halte s’impose, l’exposition « Les secrets de Moulinsart » que nous devons parcourir malheureusement un peu trop rapidement. Les Tintinophiles se régalent de la mise en scène soignée, immergeant le visiteur dans l’univers de Tintin. La première apparition du château est à retrouver dans la BD « Le secret de la Licorne ». En effet Hergé s’est servi de Cheverny pour imaginer le château de Moulinsard cher au Capitaine Haddock, il lui a juste supprimé les 2 ailes ! Clément, notre jeune guide va être rapidement adopté par notre groupe. La visite prévue pour durer 50 minutes va largement déborder dans la bonne humeur.
La famille Hurault acheta la terre de Cheverny avec une simple maison au XVème siècle. Deux générations plus tard, elle acquiert la seigneurie et fait construire un château fortifié. La famille Hurault s’est alors illustrée au service de plusieurs rois de France, et le domaine a traversé l’histoire en évoluant au fur et à mesure des siècles tout en restant dans la même famille depuis plus de 600 ans.

Cheverny est le premier château privé à être ouvert à la visite depuis 1922. Il est bâti en pierres de tuffeau et il abrite de superbes meubles. Effectivement toutes les pièces sont abondamment fournies en meubles, bibelots et tableaux racontant l’histoire de France. De plus tout y est authentique ! Vous pouvez même réserver à titre privé la salle à manger pour vos soirées. Pour clore cette agréable découverte, tout le monde se prête à la photo de groupe devant la façade Nord de l’édifice.
Il est 17h45, et bonne nouvelle en ce qui concerne le cabriolet 306 de JP et Nadine, celui-ci est réparé. Ouf ! Nous irons le récupérer tous en groupe demain matin sur le chemin du retour. Avant de rejoindre notre hôtel, passage par la station-service pour faire le plein des réservoirs. Le ciel est noir, très menaçant mais miraculeusement nous passons au travers. Tant mieux, car c’est l’instant choisi par la Mini de Sylvie pour pétarader et quémander une nouvelle petite poussette pour repartir.

Comme la tradition l’exige, le dress code recommandé pour cette dernière soirée est : Haut blanc et bas bleu. Nous nous retrouvons donc tous dans la salle du Carrousel pour un apéritif joyeux. Nous en profitons pour remercier chaleureusement nos gentils organisateurs et les gâter par de petits souvenirs témoins de nos visites : Un beau rosier parfumé pour Marie, quelques bonnes bouteilles de Cheverny pour le boss !

Le repas s’avère jovial et à la fin le président nous a réservé une dernière surprise : chaque conducteur se voit remettre un petit sachet mystère. Toutefois, ce présent « très particulier », en provenance directe du restaurant Le Pinocchio et de son facétieux patron, suscite bien évidemment l’étonnement d’abord, puis les commentaires et surtout l’hilarité générale, mais rien à voir avec les « capotes » de certaines voitures….
Bientôt 23h, il est grand temps de regagner nos chambres confortables. Demain matin nous avons rendez-vous, valises faites, pour un départ vers la Normandie à 9h30. C’est presque grasse mat !

Vendredi 17 Mai :
Dernier bon petit déjeuner avant le départ. Nous profitons encore un peu de ce bel hôtel « La Porte des Châteaux ». Et surtout nous n’oublions pas nos rosiers qui ont bien pris l’air sur nos balcons.
C’est l’heure du départ, en route et en convoi pour aller récupérer la 306 qui s’est refaite une santé au Garage La Margottiére à Messas tout prêt de Meung-sur-Loire et placé sur notre chemin retour. Nadine et JP remercient très chaleureusement le garagiste ainsi que ses employés pour leur efficacité et leur gentillesse. Une bonne adresse en cas de panne dans le secteur, il existe encore des gens sérieux et compétents pour soigner nos anciennes.
C’est sous un beau soleil que nous traversons dans l’autre sens Le Perche et le Gatinais. Notre route traverse bois et forêts entremêlés de paysages agricoles où le vert domine. Par ci, par là nous apercevons de petits villages qui se battent pour rester en vie.
A l’arrivée sur Senonches, quelques nuages nous précédent. Nous déjeunons au restaurant « La Pomme de Pin » déjà fort apprécié à l’aller. Une fois de plus nous nous régalons de plats succulents superbement présentés avec un service « aux petits oignons ».
Vers 14h30 nous reprenons la route, il nous reste encore environ 2 heures pour arriver au Neubourg.
Nous y partageons un dernier verre, avant de se séparer et rallier nos domiciles respectifs.
C’en est fini de ces 4 jours si agréables, remplis de diverses découvertes, de surprises, de convivialité et surtout de bonne humeur. Le tout concocté et orchestré par Marie et Dominique.
Un immense merci à vous deux !
Et…….vivement l’année prochaine.

Lily et François COUFFON.

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